Migrations internationales et interprovinciales (in French only)

Faits saillants tirés du Bilan démographique du Québec. Édition 2024

Diffusion :  8 mai 2024

En 2023, le bilan des mouvements migratoires avec l’extérieur du Québec (migrations internationales et interprovinciales) fait état d’un gain net de 217 600 personnes à la population québécoise. Il dépasse nettement le précédent record enregistré en 2022 (150 700 personnes).

La hausse notable des gains en 2023 s’explique par la poursuite de la forte augmentation au chapitre des migrations internationales. En effet, le solde migratoire international, qui cumule le nombre d’immigrants permanents et le solde des résidents non permanents (RNP) moins les émigrants nets, atteint 221 800 personnes en 2023, comparativement à 157 600 en 2022.

Les immigrants permanents

Le nombre d’immigrants permanents s’établit à 52 800 personnes en 2023, après avoir atteint un record en 2022 (68 700 personnes) en raison du rattrapage réalisé pour compenser le déficit d’admissions lié à la pandémie. Le nombre de 2023 dépasse très légèrement la cible de 49 500 à 52 500 admissions prévue dans le Plan d’immigration du Québec pour l’année 2023.

Les résidents non permanents

Les RNP sont principalement des travailleurs étrangers temporaires, des étudiants internationaux ou des demandeurs d’asile. L’augmentation de leur nombre en 2023 est de 174 200 personnes, un solde record qui porte leur effectif total à environ 560 200 personnes au 1er janvier 2024 selon l’estimation provisoire de Statistique Canada. Après avoir connu une période de croissance modérée jusqu’en 2015, le nombre de RNP s’est accru à un rythme de plus en plus rapide, jusqu’à devenir en 2019 la principale source d’accroissement migratoire. Cet élan a été freiné en 2020 et 2021, mais 2022 a marqué le retour à une très forte tendance à la hausse.

Le Québec accueille plus de la moitié des demandeurs d’asile du Canada

Selon l’estimation au 1er janvier 2024, le Québec accueille 54 % des demandeurs d’asile présents au Canada, 19 % des travailleurs étrangers temporaires, 11 % des étudiants internationaux et 15 % de ceux étant titulaires tant d’un permis de travail que d’un permis d’études.

Un taux d’accroissement migratoire d’une ampleur rarement atteinte

Au prorata de la population, le taux d’accroissement migratoire total de 25 pour mille au Québec en 2023, et de 33 pour mille dans le reste du Canada, est d’une ampleur rarement atteinte ailleurs dans le monde. Au Québec, le niveau de 2023 est plus de cinq fois supérieur à ce qu’il avait atteint en moyenne entre 2000 et 2015.

La tendance à la régionalisation de la migration internationale s’accentue

La population immigrante se concentre majoritairement dans la région de Montréal, mais une tendance à la régionalisation se dessine peu à peu. La part des immigrants permanents et des RNP recensés hors de l’île de Montréal était de 30 % en 2001, alors qu’elle s’élève à 44 % en 2021.

La France est le principal pays de naissance des immigrants permanents admis en 2023, suivi de près par le Cameroun

La France (13,0 %) arrive en tête des pays d’origine des immigrants permanents admis en 2023, devant le Cameroun (11,8 %), la Chine (11,1 %), l’Algérie et le Maroc (4,7 % chaque) et la Tunisie et Haïti (4,2 % chaque). La part du Cameroun est particulièrement élevée en 2023, si bien qu’il se hisse pour la première fois parmi les cinq premiers pays de provenance.

L’immigration économique représente près de 69 % des admissions en 2023

Parmi les 52 800 immigrants permanents admis en 2023, l’immigration économique forme le groupe le plus important et comprend 69 % d’entre eux. La catégorie « regroupement familial » représente 19 % des admissions, et celle des « réfugiés et personnes en situation semblable » en regroupe 10 %.

Des pertes migratoires interprovinciales parmi les plus faibles des dernières décennies

On estime que les pertes migratoires interprovinciales du Québec avec le reste du Canada se situent à – 4 200 personnes en 2023 (contre – 6 800 personnes en 2022). Ces pertes ont réduit depuis le milieu des années 2010, où elles atteignaient environ – 14 000 personnes, et restent parmi les plus limitées des dernières décennies au Québec.

En 2023, les échanges migratoires du Québec avec l’Ontario et l’Alberta sont déficitaires (soldes respectifs de – 2 500 et de – 2 100). Avec les autres provinces et territoires, le Québec affiche des soldes de faible ampleur.